tag:blogger.com,1999:blog-48494560031084718172024-03-19T22:56:43.299+01:00Le blog du docteur V.La vie d'un médecin généralistePhilippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.comBlogger69125tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-4592154166443498332009-09-22T19:09:00.002+02:002009-09-22T19:17:56.513+02:00DéménagementBonsoir,<br />J'en avais envie depuis longtemps. J'ai déménagé le blog. Ce sera plus facile pour moi de poster. Et j'ai pu faire joujou avec WordPress.<br /><br />C'est <a href="http://docteurv.com"><span style="font-family: lucida grande;font-size:180%;" >ici</span></a><div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-50596332672970093702009-09-21T17:31:00.004+02:002009-09-21T17:34:10.416+02:00Académic Mac<a href="http://www.academie-medecine.fr/detailPublication.cfm?idRub=27&idLigne=1640">L'avis de l'Académie de médecine sur le Dextropropoxyphène</a><br /><br />Franchement, lire ça de la part de l'Académie de Médecine est consternant.<br />Va falloir leur payer un abonnement à Prescrire.<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-59357467209256067402009-06-28T15:03:00.005+02:002009-06-28T18:43:33.827+02:00Le dextropropoxyphène retiré du marchéAlléluia ! Mais combien de morts pour rien ? Tout ce temps sans réagir.<br /><br />1982 : Revue Prescrire — anorectite nécrosante (pour les suppos) et intoxications gravissimes<br />1993 : réduction de la dose de dextropropoxyphène dans les suppos<br />1996 : Revue Prescrire — hypoglycémies<br />1999 : Revue Prescrire — interactions avec la carbamazépine (Tégrétol®)<br />2000 : Revue Prescrire — rapport bénéfice risque défavorable ("Il n'est pas raisonnable de faire prendre aux patients tous ces risques pour un gain antalgique incertain")<br />2001 : Pharmacovigilance — atteintes hépatiques<br />2003 : Retrait du marché suisse<br />2004 : Pharmacovigilance — ulcérations œsophagiennes<br />2005 : Retrait du marché britannique - retrait du marché suédois<br />2005 : 7 décès déclarés en France — plus de 2000 aux USA entre 1981 et 1999 (hors suicides)<br />2007 : Retrait de la liste des médicaments autorisés au CHU de Toulouse<br />2009 : Retrait progressif du marché européen.<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com32tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-54812638204300490092009-06-16T22:10:00.002+02:002009-06-16T22:20:21.067+02:00La Sécu et les arrêts de travailUne polémique ridicule et préméditée qui permet à nos chers (trop chers) responsables de détourner l'attention des véritables problèmes de la prise en charge sociale dans ce pays.<br /><br />Divers angles de vue :<br /><ul><li><a href="http://julienbezolles.blogspot.com/2009/05/la-novlangue-de-la-securitate-sociale.html">inquiétant</a></li><li><a href="http://www.atoute.org/n/article124.html">optimiste</a></li><li><a href="http://www.republicain-lorrain.fr/fr/france-monde/article/1676946,80/Secu-la-chasse-aux-arrets-de-travail-injustifies.html">plutôt neutre</a><br /></li></ul><div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-7656529567596497302009-06-04T10:57:00.005+02:002009-06-05T12:04:12.225+02:00Madame QuibrulleMadame Quibrulle est arrivée à la maison de retraite alors qu'elle a sept enfants. Elle sortait d'un séjour dans le service gériatrique « de pointe » du CHU voisin. Le diagnostic : <a href="http://www.lademence.be/pages/demences/lewy.html">démence à corps de Lewy</a>.<br /><br />La démence pour un médecin, n'a rien à voir avec l'image de folie furieuse que représente ce terme dans le vocabulaire commun. C'est ce qui explique l'incompréhension de certains sur le fait de laisser des armes à feu à des gens en maison de retraite.<br /><br />La démence "médicale" c'est : « … une réduction acquise des capacités cognitives suffisamment importante pour retentir sur la vie du sujet et entraîner une perte d'autonomie. Les zones particulièrement atteintes peuvent être la mémoire, l'attention, et le langage. ... ». On appelait ça le gâtisme ou la sénilité. Pas de violence donc.<br /><br />Chez Mme Quibrulle, le diagnostic avait été porté avec un peu de précipitation. Il faut dire que les tests diagnostiques de la démence (et donc de la maladie d'Alzheimer) ne sont pas très fiables. Elle s'est très rapidement repérée dans l'établissement et a rapidement compris que le médecin venait tous les lundi et vendredi à 14 heures. Ce qui fait qu'elle m'attend souvent à mon arrivée pour me parler de ses problèmes. C'est totalement incompatible avec une démence qui provoque toujours des troubles de l'orientation dans l'espace et/ou dans le temps.<br /><br />« Ah ! Docteur ! Si vous saviez comme je souffre. C'est insupportable. Quand je vais uriner, ça me brûle, mais ça me brûle ! Ça me remonte jusque dans les épaules. »<br />« Ah ! Mes jambes ! C'est insupportable ! Je ne peux pas rester au lit. C'est comme du feu. Et je tremble, je tremble. »<br />« Si vous saviez ce que j'ai peur. Ils vont venir me tuer. Lui, il va me jeter par terre au milieu de la salle à manger, me déshabiller et me couper les cheveux et elle, elle va me couper les poils du pubis avec des ciseaux » « Les autres ? Ils ne diront rien ! Ils m'en veulent tous. C'est quelqu'un qui doit dire du mal de moi ? Mais moi, je n'ai rien fait ! »<br /><br />Les divers examens n'ont rien montré. Les traitements "marchent" quelques jours jusqu'à ce que l'effet placebo s'estompe. Le psychiatre s'arrache les cheveux. Et Mme Quibrulle souffre inlassablement mais avec des variations, de la tête, du vagin, des urines, des jambes, du ventre, etc. Et elle a peur.<br /><br />Mme Quibrulle est folle, mais elle n'est pas démente.<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-13438280653633811892009-04-16T21:41:00.003+02:002009-04-16T22:05:00.852+02:00M. LechèneNous connaissons tous des M. Lechène. C’était un homme froid, cassant, autoritaire. Il traitait sa femme comme un chien et ses chiens comme ses enfants. Mais il était fâché avec ses enfants. En politique, il devait être un peu à droite de Le Pen.<br />Sa femme, beaucoup plus jeune, portait toujours un survêtement bleu ; pas un jogging, un survêtement — sans rayures, sans bandes et sans fioriture — comme ceux que distribuait l’armée du temps du service militaire. Elle devait ramener à son mari la monnaie des courses. Il contrôlait.<br /><br />Mais l’âge est arrivé. Et tout a changé. M. Lechène avait plus de quatre-vingt-dix ans, il avait besoin d’oxygène, et de plus en plus souvent de l’aide de sa femme pour se déplacer. Un petit malaise de temps en temps lui a fait comprendre qu’il ne pouvait plus rester seul très longtemps. Alors, il a renoué avec son fils aîné, fruit d’un premier mariage, et à l’insu de sa femme s’est trouvé une maison de retraite à plus de deux cents kilomètres de son domicile. Et un jour, il lui a annoncé qu’il partait.<br /><br />Cette pauvre femme, petit oiseau qui avait bâti sa vie autour et pour cet homme depuis l’âge de dix-huit ans, n’a rien compris, n’a pas voulu de cette liberté qui s’ouvrait devant elle, ne comprenant pas ce qu’elle avait fait pour mériter « ça ». Elle m’amenait des lettres interminables qu’elle écrivait au fils ou à son mari — des lettres parfois brouillonnes ou incohérentes. Elle en voulait au notaire, au fils, mais pas à son mari qui ne voulait pas lui parler au téléphone et refusait qu’elle vienne le voir.<br /><br />Un matin, la directrice de la maison de retraite a téléphoné. M. Lechène était mort. Il s’est tiré une balle dans la tête.<br /><br />Il n’a jamais su plier.<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com10tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-72578581219782965862009-04-01T15:45:00.003+02:002009-04-01T16:03:34.721+02:00FORMINDEP poison d'avrilLa réponse de la HAS au Formindep dépasse nos espoirs les plus fous. "C'est assez !" disent-ils. "Puisque vous nous tendez la perche, que vous avez déniché le loup dans le bocal, et que vous nous donnez le ton, vous serez notre poisson-pilote vers tous les requins que nous hébergeons."<br /><br />Ce mot du professeur Baudroie de la Bouillabaisse accompagne la réponse officielle que vous trouverez ici.<br /><a href="http://formindep.org/INCROYABLE">Formindep en ligne</a><div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-63701509707564196082009-03-21T11:14:00.003+01:002009-03-21T11:29:03.881+01:00Les reco… du ventreDans notre métier difficile, nous aimons bien avoir quelques points solides sur lesquels s'appuyer et qui ne soient pas trop discutables. Nous vivons à longueur de journée dans le flou — flou du discours et des intentions des patients, flou de la connaissance médicale, flou de l'examen clinique, flou de la règlementation — mais quelques oasis de netteté semblaient pouvoir exister. En premier lieu, la Revue Prescrire qui irrite tant avec sa rigueur et son obstination à nous montrer que faire de la bonne médecine est une remise en question permanente, mais aussi les <span style="font-weight: bold;">recommandations</span> qui nous sont opposées en cas de problème médico-légal ou plus souvent dans les conflits avec les médecins <span style="font-style: italic;">conseils</span> de la sécu.<br /><br />En France, les plus connues et les plus respectées sont celles de la Haute Autorité de Santé, organisme d'état sensé mettre un peu d'ordre dans la cacophonie ambiante. J'ai suivi une formation dans cette institution pour guider mes confrères dans l'évaluation de leurs pratiques et j'avais été assez séduit par le discours et les méthodes.<br /><br />Malheureusement, une fois de plus, le fric tout puissant est là, représenté comme souvent dans le milieu de la santé par les firmes pharmaceutiques. Et voilà que les reco…mandations de la HAS se transforment en reco…naissance du ventre des experts à la solde des labos.<br /><br />Le Formindep devrait être déclaré d'Utilité Publique, en nous permettant de percevoir le dos des cartes qui semblent bien bisautées.<br /><br /><a href="http://formindep.org/Des-recommandations">A lire</a><div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-31994114788854035472009-03-16T09:40:00.006+01:002009-03-19T17:48:56.111+01:00Hortense, quand j'y penseHortense est morte cette semaine. Rien d'exceptionnel et même plutôt normal pour une femme de 96 ans avec une maladie d'Alzheimer assez évoluée.<br /><br />La dernière fois que je l'ai vue, il est quatre heures du matin. Elle est assise sur son lit, en psalmodiant « Je m'étouffe, je m'étouffe ! ». Elle me voit, elle me sourit, et s'écrie : « Mais c'est le docteur V. ! Alors je suis sauvée ! » Même à quatre heures du matin, la tête dans le sac, ça fait du bien ! Quand je suis reparti, elle allait mieux, ce qui ne l'a pas empêchée de mourir quelques jours plus tard.<br /><br />Depuis quelques années, la maladie faisait son chemin. Le départ à la maison de retraite a été retardé le plus longtemps possible, mais elle vivait seule et l'entourage était de plus en plus inquiet. Même le maire du village était venu m'en parler.<br /><br />Elle me disait souvent : « Ah ! Je perds la tête. Je suis "déciboulée". » Et la sécu de joindre au dernier renouvèlement de son "100%" un guide « à l'intention du patient » pour lui expliquer sa maladie. Ça m'a bien fait rire. Il y a bien longtemps qu'elle ne sait plus trop où elle est. C'était d'autant plus touchant qu'elle me reconnaisse.<br /><br />J'ai mis beaucoup de temps à apprécier cette femme. Elle n'avait pas sa langue dans sa poche et ce que je prenais pour de l'agressivité était en fait son mode de communication habituel. Du genre « Vous ne pouvez rien pour mes rhumatismes ! Vous servez à quoi alors ? »<br /><br />Au bout de quelques années, je me suis pris au jeu et je lui répondais sur le même ton. Quand nous avions un témoin, elle en rajoutait, ce qui donnait des dialogues assez étonnants.<br /><br />Un jour, elle se fait renverser sur un passage piéton par un fourgon ; juste un tout petit heurt sur la jambe qui lui a fait perdre l'équilibre. Le chauffeur, très gentil et très ennuyé, la ramène chez elle et appelle le docteur. A mon arrivée, je me suis rapidement aperçu qu'il y avait eu plus de peur que de mal, mais elle avait décidé de "chambrer" son écraseur.<br /><br />- Quand on ne sait pas conduire on reste chez soi ! Vous auriez pu me tuer. Vous devriez faire attention, tout de même.<br />Je lui dis qu'elle n'a pas grand chose et qu'il a été bien gentil de la ramener.<br />- Ah bon ! Vous auriez préféré qu'il m'écrase ?<br />- Ah non ! Je tiens à mes clients, j'ai mes impôts à payer !<br />- Si vous leur parlez comme ça, vous allez avoir du mal à les garder.<br />Au chauffeur qui faisait mine de repartir :<br />- Et l'autre qui s'enfuit maintenant. On est pas aidé quand on est une petite vieille !<br />Elle se tourne vers moi :<br />- Et vous, vous voulez en plus que je vous paye alors que vous n'avez rien fait. Vous avez un beau métier ! Vous profitez du malheur du monde.<br />- Eh oui ! D'ailleurs, je vais demander à ce monsieur d'aller faire tomber deux ou trois autres petites vieilles pour arrondir ma fin de mois.<br />- Conduisant comme il conduit, ce ne sera pas trop difficile !<br /><br />C'est à ce moment que le chauffeur a compris que c'était du théâtre et a recommencé à respirer.<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-52386670553566465342009-03-13T11:39:00.004+01:002009-03-16T09:39:01.990+01:00Réunion SécuEnfin un peu de temps pour taper quelques mots sur ce blog. Ma vie a beaucoup changé ces derniers temps, mais par contre pour d'autres…<br /><br />Hier, Commission Conventionnelle à la Sécu de mon département : cette réunion regroupe les représentants des Caisses et les représentants locaux des médecins. Je n'y étais pas allé depuis des années, mais rien n'a changé. L'Administration est toujours là, immuable, et veille au grain. Seulement, alors que le système s'écroule en raison de la faillite financière et de la démographie médicale en déroute, ils ne veillent toujours que sur le grain et ne semble pas concernés par le silo que nous allons nous prendre sur la tête.<br />Ils ont leurs <span style="font-weight: bold;">objectifs</span>. Par exemple, il faut que les prescriptions d'antibiotiques diminuent de 5% dans l'année. Quand l'on sait qu'au Danemark ou en Hollande, ils consomment deux à trois fois moins d'antibiotiques que les Français, je vous laisse calculer combien de temps il va falloir pour arriver à une prescription raisonnée. Et quand les objectifs ne sont pas atteints ? Que peuvent-ils faire ? Rien, ou pas grand-chose : une campagne de plus avec des mailings aux médecins que ceux-ci mettent avec constance à la poubelle.<br /><br />Les autres objectifs sont sur<a href="http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/2_-_Tableau_de_bord_MM_MAJ_26_02_07.pdf"> ce document</a>. Je vous laisse apprécier l'importance colossale des enjeux alors que la sécu est en déficit de plusieurs milliards d'euros chaque année. C'est un peu comme si Barak Obama, pour résoudre le problème de l'Irak s'occupait de faire des économies sur les boutons des uniformes.<br /><br />Vous remarquerez aussi la part que se taillent les génériques dans les préoccupations caissières. Alors qu'il suffirait — d'un seul coup de plume — de mettre tous les médicaments équivalents au même prix pour résoudre le problème.<br /><br />Comme dit un de mes collègues : « Pays de la Logique et de la Raison pure »<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-69955720347750007332008-10-26T15:41:00.002+01:002008-10-26T15:56:55.466+01:00rimonabant va-t-enIl n'a fallu que quelques milliers de morts pour arrêter la commercialisation de l'<a href="http://www.theheart.org/editorial-program/914025.do">Acomplia®</a> (rimonabant).<br />Il en faudra combien pour arrêter la commercialisation des <a href="http://www.esculape.com/endocrino/dnid_glitazones.html">glitazones</a>, du franco-français <a href="http://www.prescrire.org/aLaUne/dossierVigBenfluorex.php">benfluorex</a> dit Médiator®, du populaire <a href="http://www.prescrire.org/aLaUne/dossierVigDextropropoxypheneDeces.php">Di-antalvic®</a> ?<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com10tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-42828496462407154102008-10-18T13:35:00.004+02:002009-03-21T11:32:17.195+01:00Témoin que rien<a href="http://www.liberation.fr/societe/0101122401-marc-machin-de-l-erreur-a-la-liberte?xtor=RSS-450">L’histoire de Marc Machin</a> me semble exemplaire pour expliquer la différence entre une preuve et un témoignage.<br />Quand je dis que l’homéopathie n’est pas plus efficace qu’un placebo, on m’oppose toujours des "preuves" d’efficacité du genre : « Mon fils avait de l’asthme et depuis qu’il prend de l’homéo, il en a plus ! » ou « Il y a des milliers de gens soulagés par l’homéopathie. » Ce n’est pas une preuve, ce ne sont que des témoignages et comme démonstration scientifique, ça ne vaut rien.<br /><br />La condamnation de Marc Machin montre bien qu’un témoignage peut toujours être biaisé. Parfois de façon totalement inexplicable. Comment comprendre qu’un innocent puisse accepter de s’accuser d’un meurtre qu’il n’a pas commis ? Pourquoi les histoires médicales que racontent certains patients sont si différentes de la réalité vécue ?<br /><br />Une preuve, c’est autre chose. C’est quelque chose qui peut-être reproduit à l’identique. Un test ADN est une preuve. Vous pouvez le refaire dix fois, vous aurez dix fois le même résultat. Vous pouvez le faire refaire par d’autres et vous aurez encore le même résultat.<br /><br />Une étude scientifique peut être une preuve, si elle est bien construite. Si vous étudiez l’action du paracétamol contre la douleur avec une belle étude, vous obtiendrez toujours une action du paracétamol supérieure à celle du placebo. Par contre, si vous demandez à des gens leur vécu du paracétamol, vous aurez ceux qui vous diront que "rien d’autre ne les calme" et ceux qui vous diront que "ça ne me fait rien".<br /><br />Dire que l’homéopathie n’a pas fait la preuve de son efficacité n’est pas une insulte contre les adeptes des petits granules, mais un fait. Tous les témoignages n’y changeront rien.<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com9tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-34275757105465627192008-10-01T23:27:00.003+02:002008-10-01T23:31:10.103+02:00Touche pas à ma prostate<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://www.atoute.org/n/article108.html"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEfC_-XNUF7_8_KPgmNRznEnYKhPwvzkB1Nn6dDI6LFIcTcBFGK1rXAHQNrxMpb8VmOobeM7RKvbf1aiDKm7xfCwZ0esHv75Cnozift4c6dLmuodaShKuZoVxSymfFFQph_ZeIC3y1sA/s320/touchepasamaprostate.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5252300699218641218" border="0" /></a>Contre le dépistage du cancer de la prostate.<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-42542442770273605072008-09-28T21:30:00.004+02:002008-09-28T22:01:38.637+02:00NoyéeLa soirée s’annonçait sympathique. Un petit apéritif avec quelqu’un que j’apprécie, quelques tranches de saucissons à déguster en parlant de tout et de rien. J’avais simplement un peu oublié que j’étais de garde. La sirène des pompiers a fait entendre son mugissement assourdissant, ce qui provoque aussitôt la réponse de mes ânes dans un concert de braiments. Mon bip n’ayant pas sonné, j’ai eu l’espoir que ce ne soit pas « pour moi ». L’espoir a duré quelques minutes, mais au moment de goûter la première gorgée de Rivesaltes, c’est le téléphone qui m’a fait abandonner la tranche de saucisson que je visais depuis quelques secondes.<br />« Docteur, il faut que vous veniez près de l’imprimerie, pour une noyade !! »<br />Ça a bien plombé l’ambiance ! J’ai mis mon invité à la porte et j’ai sauté dans ma voiture.<br />La noyade était bien noyée. Une dame âgée, habillée en noir qu’un « témoin » a vu flottant dans le canal qui traverse le village. Personne ne semblait la connaître. Il faut dire que la mort transforme les visages, fait d’un tableau vivant une nature morte délavée et inexpressive.<br /><br />En fait, je croisais cette dame quasiment tous les jours lors de sa promenade qui passait devant le cabinet, et je lui avais même demandé le matin même si ça allait bien. « Ça va, ça va ! » m’avait-elle répondu. Elle vivait à la maison de retraite et semblait s’y trouver bien. Un peu inquiète de ne pas pouvoir payer dans quelques mois, mais, ce soir, elle avait mangé normalement son repas. Ensuite, elle est ressortie dans le noir avec sa canne et s’est jetée dans le canal.<br /><br />Pourquoi ? Nous ne le saurons jamais vraiment. Y a-t-il des raisons de toute façon ?<br /><br />Fin d’une vie.<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-54122013473850147322008-09-02T22:04:00.007+02:002008-09-03T00:23:45.538+02:00RepriseMerci aux Anonymes unanimes pour vos encouragements. Je vous ai lâchement abandonné depuis quelques mois pour parcourir la France sur mon fougueux destrier pétaradant. Quasiment 8000 km depuis le début de juin. Je n'ai pas encore trouvé le moyen de relier ma moto à Internet, mais j'y travaille.<br /><br />À la rentrée, nous prenons des nouvelles de notre petit monde. Les héros malgré eux de ce blog ont continué leur histoire.<br /><br /><a href="http://leblogdudocteurv.blogspot.com/2008/03/creuser-le-trou-en-compagnie.html">Monsieur Jacques</a> a continué son périple médical. Du coup, miné par l'inquiétude de tous ces examens qui reviennent normaux (« On ne me trouve rien, pourtant j'ai bien mal à la tête. »), il a maintenant mal au crâne tous les jours et des problèmes digestifs qu'il va falloir explorer. Je n'ose pas lui dire que c'est sa compagne qui le rend malade…<br /><br /><a href="http://leblogdudocteurv.blogspot.com/2007/12/lil-rouge-du-malheur.html">Firmin Lestrampe</a> court toujours et vit sa petite vie tranquille sans savoir qu'il a été quasiment mort un jour.<br /><br /><a href="http://leblogdudocteurv.blogspot.com/2007/11/trop-lourd.html">Germaine </a>nous a quittés il y a quelques mois. La vie devenait un fardeau trop lourd à porter. Elle s'est laissée couler tranquillement.<br /><br /><a href="http://leblogdudocteurv.blogspot.com/2007/11/maladies-pour-rire.html">M. Bagi</a> a toujours son pyjama bleu, qui ne déteint plus. Je ne peux pas m'empêcher de sourire quand je le vois dedans.<br /><br /><a href="http://leblogdudocteurv.blogspot.com/2007/11/trancher-dans-le-vif.html">M. Juan</a> a fini par décider tout seul qu'il valait mieux mourir que pourrir.<br /><br /><a href="http://leblogdudocteurv.blogspot.com/2007/11/trancher-dans-le-vif.html">Les pieds de M. Marcel</a> ont fini par guérir miraculeusement. Les derniers pansements ont eu lieu ce mois-ci après plus d'un an d'antibiotiques. Il faut que j'envoie des nouvelles au chirurgien qui voulait l'amputer et qui doit le croire mort.<br /><a href="http://leblogdudocteurv.blogspot.com/2007/11/trancher-dans-le-vif.html"><br />Mme Rina</a> a toujours son regard pétillant et vit tranquillement avec sa famille ; un peu d'EPO pour faire monter l'hémoglobine, un peu de Kayexalate® pour faire baisser le potassium et pour l'instant elle décline peu à peu, mais ne semble pas pressée de nous quitter.<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-24254026297512854442008-05-30T11:03:00.005+02:002008-06-03T18:49:48.345+02:00Mots d'adultes« Ah ! Docteur ! N'oubliez pas de me marquer de l'Effenergan ! » Si vous ne connaissez pas "l'Effenergan", c'est normal. Il n'existe pas… C'est pourtant le médicament préféré d'une de mes vieilles patientes. Il y a longtemps elle consommait du Phénergan®, puis on lui a prescrit de l'Efferalgan®. C'est devenu de l'Effenergan. Je lui prescris donc du Paracétamol effervescent.<br /><br />Simple non ?<br /><br />Pour M. Orlando, il ne faut pas oublier le "Bicoque", qu'il prend depuis des années. J'ai beau lui dire chaque mois depuis plus de cinq ans. « Ah oui, Le Symbicort® ! », lui, il continue à prendre du "Bicoque".<br /><br />J'aimais beaucoup la "Bécotine" de Mme Isaure quand elle venait chercher son Becotide®. Monsieur Leboucher ne s'est jamais rappelé le nom du Sérétide® et l'appelle le "Pschitt pour l'asthme".<br /><br />Curieusement, Monsieur Louis connait très bien son Soriatane® et son Diprosalic®, mais n'a jamais réussi à mettre en mémoire le Pentasa® qu'il appelle "Saintasa", médicament béni qui lui a soulagé ses maux de ventre.<br /><br />Les génériques dont le nom est souvent composé du nom de la molécule suivi du nom du laboratoire semblent vraiment difficiles à mémoriser. C'est sûr que se rappeler Dextropropoxyphène-Paracétamol Biogaran® semble largement au-dessus des capacités mémorielles moyennes. Alors pour certains, il est plus simple de demander "du Biogaran" ou "du Merck" ce qui correspond à plusieurs dizaines de produits puisque c'est le nom du labo.<br /><br />Mais comment font les médecins qui ne tiennent pas de dossier pour leurs patients ?<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com13tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-79214421761092612462008-05-29T11:04:00.002+02:002008-05-29T11:09:20.475+02:00Stockholm, la ville à la campagne<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://farm4.static.flickr.com/3148/2521163357_85e091e016.jpg?v=0"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 320px;" src="http://farm4.static.flickr.com/3148/2521163357_85e091e016.jpg?v=0" alt="" border="0" /></a><br />Nous avons passé le long week-end du 8 mai à Stockholm. Au printemps, c'est une ville magnifique, colorée. Les habitants sont très sympathiques et parlent pratiquement tous anglais. Stockholm est située sur plusieurs iles et comprend un nombre impressionnant d'espaces verts. Toutes les photos ont été prises à moins de dix kilomètres du centre de cette ville d'un million d'habitants.<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-71525990818985365422008-05-04T15:14:00.003+02:002008-05-04T15:52:06.589+02:00Médecin toujoursLe problème quand vous êtes médecin, c'est que tout le monde est concerné par votre activité. Tout le monde a besoin d'un avis, d'un conseil et a des histoires tout à fait extraordinaires à raconter au sujet de la santé.<br /><br />Dès que vous êtes étudiant en médecine, vous avez droit lors des repas de famille aux récits de l'opération de la prostate du grand-oncle, aux demandes de conseil sur le régime du papy et histoires de grossesse ou d'allaitement de toute la lignée. Et comme vous êtes médecin (ou presque puisque étudiant la médecine), votre parole prend un poids certain. « C'est V. qui l'a dit, il est médecin ! » Bien sûr, les premières années de médecine apprennent un peu de tout, mais pas vraiment de la médecine, seulement la façon dont le corps fonctionne quand il fonctionne et vous n'y connaissez rien en maladie et en traitement qui ne sont abordées qu'au bout de quelques années. Alors le traitement de la sclérose en plaque ou la nutrition du nourrisson diabétique, ça vous dépasse un peu. Du coup, il m'est arrivé, quand les gens ne me connaissaient pas de ne pas dire quel était mon métier, pour pouvoir passer un repas en paix en racontant des conneries.<br /><br />Ensuite, la médecine devient votre métier, mais aussi votre vie. Il faut avoir vécu le « Y-a-t-il un médecin dans le train…, la salle…, l'avion…» pour comprendre que c'est un des rares métiers ou vous pouvez <span style="font-weight: bold;">toujours</span> et <span style="font-weight: bold;">n'importe où</span> devenir subitement indispensable. Les dresseurs de puces souffrent beaucoup moins du problème. Vous êtes en vacances, détendu, la tête pleine de soleil et tout à coup vous replongez dans le drame et la souffrance.<br /><br />Repas au Flunch avec mes filles. Comme d'habitude, l'une d'entre elle veut aller faire pipi. Quand vous avez des filles, vous connaissez toutes les toilettes dans un rayon de cinquante kilomètres autour de chez vous. Je l'accompagne et que vois-je dans les toilettes ? Une personne affalée près du lavabo, franchement palichote et franchement en train de se pâmer. Je reconnais rapidement une hypoglycémie, va chercher sucre, eau et gâteaux et remet la dame sur pied. Ma fille a eu le temps de pisser et nous avons mangé froid.<br /><br />Retour de la mer, sur une petite route à une vingtaine de kilomètres de mon chez moi. Je découvre au détour d'un virage, deux voitures encore fumantes qui se sont manifestement rencontrées assez brutalement. Pendant que ma femme fait la circulation, je vais voir les victimes, puis j'appelle les secours. Les pompiers arrivent et me voilà en train de poser des perfusions et autres colifichets. Au bout d'un moment je m'inquiète de l'arrivée du médecin du coin et les pompiers me disent : « Nous ne l'avons pas appelé, puisque vous y étiez ! ». Eh ! les mecs ! Je suis en <span style="font-weight: bold;">vacances</span> !!<br /><br />Vous allez chercher votre journal. Vous attendez dans la queue pour payer et Mme Machin qui vous dit : « Ah ! Docteur, puisque je vous vois, <span style="font-weight: bold;">je ne veux pas vous déranger</span>, mais pourriez-vous me donner un rendez-vous pour demain ? » <span style="font-size:85%;"><span style="font-style: italic;">("C'est ça, tu crois que j'ai appris mon agenda par cœur avant de sortir") </span></span><br />« Ah ! Docteur, je ne veux pas vous déranger quand vous buvez votre café, mais avez-vous reçu les résultats des analyses ? » <span style="font-size:85%;"><span style="font-style: italic;">("Quelles analyses ? Qui c'est ce type ? Je le connais ?")</span></span><br />« Tiens, toi qui est médecin, tu peux me regarder l'épaule avant le match de foot, elle me fait mal depuis <span style="font-weight: bold;">trois mois</span> ?» <span style="font-size:85%;"><span style="font-style: italic;">("Toi qui est garagiste, tu peux me faire la vidange de la moto vite fait ?") </span><span style="font-size:100%;"><br /><br />Ceux qui me connaissent le savent et je leur dis : « Quand on veut parler au médecin, on va au cabinet médical. La médecine se fait dans un cabinet médical, comme la menuiserie se fait dans un atelier et pas dans une cuisine. »<br /></span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-style: italic;"></span></span><div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com15tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-51448401312367991792008-03-28T18:59:00.002+01:002008-03-28T19:08:41.366+01:00Nous sommes nuls !Vous ne passerez pas la 13e passe. C'est trop dur !<br /><a href="http://www.dailymotion.com/video/x4rmz6">http://www.dailymotion.com/video/x4rmz6</a><div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-86281584880681676622008-03-19T21:37:00.004+01:002008-03-19T22:05:45.743+01:00Creuser le trou en compagnieMonsieur Jacques est mon patient depuis plus de quinze ans. J’ai soigné sa mère jusqu’à la fin, ça crée des liens. Il vient me voir de temps en temps pour renouveler ses traitements. Il a des petites pathologies, chiantes, mais pas graves. Un psoriasis avec quelques plaques très limitées, une colite qui le fait souffrir de temps en temps et des migraines qui passent avec du paracétamol. Pas un client qui rapporte. Une ou deux consultations par an.<br /><br />Ce vieux célibataire un peu anxieux ne sait pas trop lire, mais ça ne l’empêche pas d’obtenir de nombreux prix pour l’élevage de ses chevaux. C’est un régal de voir ces colosses sortir de la brume, les naseaux fumants, la robe luisante et la crinière blonde.<br /><br />Mais voilà, il a trouvé une compagne. Qui lui ressemble étrangement d’ailleurs. La première fois que je les ai vus ensemble, j’ai cru que c’était sa sœur. La gaffe !<br /><br />Et elle s’occupe de sa santé.<br /><br />Alors, ces maux de tête, ça l’inquiète. Ils ont voulu aller voir le neurologue. Qui a proposé une batterie d’examens et, à ma grande colère, un traitement de fond de sa migraine. Ça n’a pas raté, le traitement a été très mal supporté, il a fallu faire d’autres examens et prendre d’autres traitements. Le psoriasis a été vu par un dermato qui a bien sûr indiqué un traitement qui ne change rien, mais bon, c’est le dermato. Et je reçois aujourd’hui la lettre de l’ophtalmo qui conclue que ses troubles visuels sont dus à ses migraines, ce que je savais depuis plus de quinze ans. Et elle propose de l’envoyer à la consultation « migraine » de l’hôpital universitaire de la ville voisine.<br /><br />À suivre.<br /><br />Mme Marie s’est tordu le genou en tombant. Elle vient me voir le soir parce que son genou "la lâche". J’examine le genou. Pas grand-chose. Je lui dis de patienter quelques jours et de voir. Son mari voudrait bien une radio, mais je lui explique que la radio ne voit que les os et que, s’il y a quelque chose ce n’est pas osseux.<br /><br />Quelques jours plus tard, je la revois. Son genou a toujours tendance à lâcher. Je l’examine à nouveau et je la fais examiner par mon interne. Toujours pas grand-chose. Le mari veut savoir ce qu’elle a et veut une IRM. J’essaye d’expliquer que l’examen par DEUX médecins élimine un truc grave et que de toute façon, quel que soit le résultat de l’IRM, nous ne ferons rien de plus.<br />Rien à faire et je finis par prescrire. Donc IRM faite quinze jours plus tard qui montre des lésions ligamentaires bénignes. Le radiologue recommande une consultation chirurgicale. Je reçois la lettre aujourd’hui me disant qu’il n’y a rien à faire.<br /><br />Au fait, Mme Marie ne se plaint plus de son genou depuis plus d’une semaine.<br /><br />Comment faire pour ne pas faire !<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-86094584959179875962008-02-27T09:23:00.002+01:002008-02-27T09:43:58.370+01:00Dépression chez les anti-dépresseurs<a href="http://medicine.plosjournals.org/perlserv/?request=get-document&doi=10.1371/journal.pmed.0050045">Une étude anglaise</a> reprenant toutes les études faites sur les antidépresseurs (Prozac®, Déroxat®, etc.) arrive à la conclusion que ces médicaments ne sont pas vraiment efficaces pour les dépressions légères. C’est d’ailleurs ce que dit depuis longtemps notre <a href="http://afssaps.sante.fr/pdf/5/rbp/argumen_taire_antide_presseurs_adultes.pdf">Afssaps</a>. Mais à quoi servent-ils donc ?<br /><br />Nous savons déjà qu’ils provoquent d’avantage de suicide chez l’adolescent et l’adulte jeune (avant 24 ans). Ils n’ont jamais démontré qu’ils diminuaient le nombre de suicide chez les autres. Il est facile de constater que l’augmentation, que dis-je, la multiplication des prescriptions n’a pas amené une diminution du nombre de suicidés, que ce soit en France ou ailleurs.<br /><br />Par contre, ils soulagent les gens en diminuant la souffrance terrible des dépressifs sévères. C’est déjà pas mal. Mais ce n’est pas une raison pour les prescrire dès la plus petite « déprime ».<br /><br />Nous n’avons plus le droit d’être triste ?<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com11tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-89806474701141804292008-02-13T21:50:00.005+01:002008-02-13T22:06:54.326+01:00Téléphone en folieCette semaine, j’ai eu quelques coups de téléphone un peu inhabituels.<br />« Allô ! Vous reste-t-il des tractopelles en location pour le mois prochain ? »<br />Il devait croire que je m’en servais pour déboucher les oreilles ou creuser le trou de la Sécu.<br /><br />« Docteur, mon mari est hospitalisé dans votre service et on ne veut pas lui installer le téléphone ! »<br />« Il suffit de le demander pour qu’on lui branche une ligne ! »<br />« Oui, mais il ne le demande pas et je ne peux pas lui téléphoner pour lui dire de le demander ! »<br />Nos professeurs d’université ne nous ont pas appris à résoudre ce genre de problème.<br /><br />« Docteur, il me faudrait l’adresse de l’association de défense des diabétiques. »<br />???<br />« Vous comprenez, la voisine ne fait rien que m’embêter et vient me harceler dans ma vigne, alors j’aimerais me faire défendre par cette association. »<br />Il m’a fallu un petit moment pour le convaincre que ce genre d’association n’existait pas. Que l’association des diabétiques s’occupait plutôt du diabète que du harcèlement des voisines.<br /><br />« Allô ! L’abattoir ? »<br />« J’espère que vous vous êtes trompé de numéro !!! »<br /><br />Je hais le téléphone qui permet à n’importe qui, pour n’importe quoi, de m’interrompre au milieu de mon travail.<br /><br />Une fois lors d’un remplacement :<br />« Allô, Docteur ! J’aimerais savoir si le Crédit Agricole, en face, il est ouvert ! »<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-69614147268360283962008-02-05T16:19:00.000+01:002008-02-05T17:15:15.837+01:00Vous pouvez vous rhabillez« Vous pouvez vous rhabiller ! »<br />Cette petite phrase anodine est souvent le début d'un long intermède plus ou moins cocasse. Si le <a href="http://leblogdudocteurv.blogspot.com/2008/01/habill-pour-lhiver.html">déshabillage</a> est parfois long et pénible, le rhabillage est souvent interminable.<br /><br />Les hommes, en particulier ont le chic pour venir chez le médecin avec des chemises raides neuves avec de tout petits boutons, plein de tout petits boutons. Avec de gros et vieux doigts d'agriculteurs, c'est sportif. Surtout le dernier bouton du col. C'est qu'il faut TOUS les boutonner, boutons des manchettes compris.<br /><br />Un de mes patients met sept minutes pour se rhabiller. C'est inéluctable, inévitable et incompressible. C'est toujours sept minutes. J'ai bien essayé de l'aider, mais ça le perturbe. Il s'est déshabillé avec méthode, ne gardant que son maillot de corps et son pantalon dégrafé. Il commence par enfiler sa chemise ; un bras, puis l'autre bras, puis il attaque les boutons. Pendant ce temps, je fais autre chose. Je classe mon courrier, je lis quelques blogues. J'ai essayé de lui parler, mais dans ce cas IL S'ARRETE. Je le surveille du coin de l'œil pour éviter qu'il ne s'aperçoive en fin de boutonnage qu'il a tout décalé d'un cran et qu'il faut tout reprendre à zéro.<br />La chemise boutonnée est rentrée laborieusement dans le pantalon, la ceinture doit être bien sûr serrée à bloc. Le pull over est un peu plus facile à enfiler. Il met alors sa veste, fouille dans la poche intérieure pour sortir son chéquier, sort son stylo d'une deuxième poche et compose son chèque avec application. Il y a tout : la date, le nom complet du Docteur, tout. Puis il plie l'ordonnance que je viens de lui faire,… en quatre, et essaye de la rentrer dans une poche extérieure de la veste qui n'a manifestement pas été conçue assez grande. Il insiste et après quelques contorsions arrive à la faire rentrer. Il remet son chèque dans sa poche intérieure, referme sa veste qui a aussi son lot de boutons, puis ajuste la ceinture qui serre la taille de cette fichue veste. Et là, enfin, il peut sortir du cabinet. Sept minutes ! Pour un striptease de Carla Bruni, c'est court, pour le rhabillage d'un monsieur, c'est très très long.<br /><br />Et il pourrait avoir un chapeau !<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-41371350993101474332008-01-28T17:31:00.000+01:002008-01-28T17:32:42.299+01:00Une touche de Destouches sur le paiement à l'acte“La médecine, c’est ingrat. Quand on se fait honorer par les riches, on a l’air d’un larbin, par les pauvres on a tout du voleur. Des “honoraires” ? En voilà un mot ! Ils n’en ont déjà pas assez pour bouffer et aller au cinéma les malades, faut-il encore leur en prendre du pognon pour faire des “honoraires” avec ? Surtout dans le moment juste où ils tournent de l’œil. C’est pas commode. On laisse aller. Et on coule.”<br /><br />Céline L.-F. “Voyage au bout de la nuit” - Gallimard 1932<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4849456003108471817.post-6402082796446864702008-01-26T18:21:00.000+01:002008-01-26T18:43:07.591+01:00Besoin pressant sans se presserLa campagne est belle, même l’hiver. Les nuées du brouillard qui estompent les vallées, le jeune orge qui pousse et propose ses champs verts brillant dans le soleil rasant de l’hiver. Les arbres sont dénudés découvrant les oiseaux ; le vol oscillant du pic-vert, les embardées désordonnées des moineaux, l’éclair jaune du chardonneret qui prend son vol. Parfois un grand rapace vous fait l'honneur de vous proposer ses trajectoires majestueuses.<br /><br />Alors, les besoins pressants qui sont parfois si gênants en consultation deviennent une bénédiction lors des visites à domicile. Vous êtes obligés de vous arrêter, de stopper la voiture, d’arrêter le moteur. Vous avez bien entendu choisi un coin dégagé avec un arbre ad hoc. Et là, le plaisir de vous soulager se mêle au plaisir de la vue. Le bruissement du liquide qui tombe au pied de l’arbre s’accorde avec les aboiements au loin du chien de la ferme, des caquètements des poules et du ronronnement lointain de la circulation sur la route que vous voyez serpenter à l’horizon brumeux. Les Pyrénées sont là, immuables et toujours changeants dans le blanc et le gris.<br /><br />Puis vous remontez dans la voiture, redémarrez le moteur. L’autoradio égrène sa litanie de catastrophes et de problèmes sociaux. Vous reprenez la route et la chevauchée perpétuelle de votre vie trépidante.<br /><br />C’était bien !<div class="blogger-post-footer">Merci de vous intéresser au blog du Docteur V.</div>Philippe Rouxhttp://www.blogger.com/profile/11656544166835351087noreply@blogger.com5